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Soie

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DIEU HABITE DUSSELDORF


Pièce de Sébastien Thiéry Montée par Christophe Lidon
Avec
Marie Parouty , Sébastien Thiéry , Artus de Penguern

Dieu habite Düsseldorf est une pièce à sketches dans laquelle on découvre un homme qui a fait empailler son père, un autre qui s’inscrit dans une sorte d’agence matrimoniale pour trouver un ami, ou encore un monsieur qui vient se faire handicaper  volontairement pour donner un sens à sa vie.

Dans la veine de la série Chez maman sur Canal Plus, dont Sébastien Thiéry est également l’auteur, le ton de Dieu habite Düsseldorf est résolument absurde, drôle, et un peu désespéré…

Quant au titre Dieu habite Düsseldorf, il n’a pas grand rapport avec ce qui se dit dans la pièce… C’est juste qu’il habite vraiment là-bas.

Il peut habiter où il veut ! Cela n'est d'ailleurs pas le propos de la pièce, qui n'a pas vraiment de sujet !

Le mot inénarrable semble avoir été inventé expressément pour l'univers de Sébastien Thiéry.

Un auteur, ma foi bien déjanté, à qui l'on doit déjà de se régaler avec «Chez Maman» sur la chaîne cryptée. Sa deuxième pièce de théâtre ressemble à une suite de sketches, mais ce n'est pas ça.

Ce que l'on voit sur scène a un ton, un style assez neuf. Puisqu'il faut cataloguer, j'oserai dire que c'est plus proche des «diablogues» de Dubillard que de Marguerite Duras, quoique !


Donc, dans le désordre, vous entendrez des compliments, l'histoire surréaliste du CIF, banque rachetée par des Indiens (de l'Inde et non d'Amérique), d'un père empaillé, d'une boutique de zizis, d'une agence amicale, d'un monsieur qui veut se faire "handicapé volontaire" pour donner un sens à sa vie, d'un enfant en mal de mère...


C'est complètement absurde, décalé et assurément hilarant. Mais il n'y a pas que le texte qui est réjouissant, il y a aussi la mise en scène, vraiment créative et originale de Christophe Lidon. Il a très sérieusement apporté un beau grain de folie qui, loin de tuer le texte, l'accompagne jusqu'à la déraison.


Et puis, il y a le trio d'acteurs un brin barré et très noble dans son interprétation : Marie Parouty, Artus de Penguern, et l'auteur lui-même, Sébastien Thiéry. On fait bombance à les regarder jouer, tant c'est précis, juste, inventif.

A ne pas manquer.


Marie-Céline Nivière - Pariscope

Interview Théâtral Magazine n°7 (avril-mai 2006)

"II faut donner la possibilité au spectateur d'exister individuellement"


Christophe Lidon approche tous les genres : les classiques, les textes contemporains, les monodrames, le cirque, l'opéra et l'humour. Il met en scène aux Mathurins "Dieu habite Diïsseldorf", la seconde pièce à sketches de Sébastien Thiery. Un coup de coeur qu'il considère comme une prise de risques plus qu'une récréation, avant de monter une pièce d'Eric-Emmanuel Schmitt : "Ma vie avec Mozart".


Théâtral magazine : Vous avez l'habitude de mettre en scène des textes sérieux. Qu'est ce qui vous a donné envie de monter "Dieu habite Düsseldorf", qui est une pièce à sketches ?

Christophe Lidon : J'ai la chance d'avoir travaillé avec des auteurs contemporains qui sont reconnus, puisqu'en deux ans, j'ai monté Xavier Durringer, Jean-Claude Grumberg, Eric-Emmanuel Schmitt. J'ai un long parcours avec Eric-Emmanuel avec "Oscar et la dame rose", "l'Evangile selon Pilate", "la Nuit des Oliviers" et je vais aussi bientôt monter "Ma vie avec Mozart", au Montparnasse. C'est important pour un metteur en scène de travailler avec des auteurs contemporains et reconnus, mais aussi d'en découvrir d'autres, comme de repérer des acteurs de talent. Et ça faisait un long moment que je cherchais quelqu'un qui traite de l'humour et du rire. Alors, quand Sébastien Thiery m'a proposé cette pièce, je lui ai sauté dessus, parce que je pense que c'est vraiment un auteur qui manie le langage, la situation, l'originalité. "Dieu habite Düsseldorf" regroupe des petites nouvelles de théâtre (je n'aime pas trop le mot sketches, parce qu'on a l'impression qu'il faut que ce soit efficace), qui montrent des personnages lambda empêtrés dans une situation particulière à cause de leur angoisse ou de leur quête. Il s'autorise tout : un monsieur va vendre un ami, un autre va dire qu'il faut être handicapé pour être remarqué dans la vie. Ce sont des choses incroyables et des situations toujours nouvelles, qu'on n'a jamais vues au théâtre. Sébastien exprime les choses de façon très simple, avec des répliques toujours très courtes. Ce qui fait que le mot devient essentiel et fait avancer la situation.


TM : Comment met-on en scène une série de sketches ou de mini-histoires sans lien les unes avec les autres ?

CL : Pour qu'elles s'enchaînent, il fallait créer un univers, un fil conducteur. Je l'ai trouvé en constatant que ces personnages étaient terriblement contraints, parce qu'ils se retrouvent dans des situations où ils ne peuvent pas évoluer... Par exemple, beaucoup de sketches commencent par "bonjour asseyez-vous", alors qu'il n'y a pas de siège ! Donc, j'ai forcé davantage le trait en les mettant dans un lieu où on ne les attend pas : une salle de peep-show, où ils sont contraints de danser à trois reprises. Et puis, c'est un auteur qui laisse une immense place à la mise en scène, puisqu'il écrit pour un "monsieur numéro un" et un "monsieur numéro deux". On est dans l'absence de références et les rôles sont interchangeables. Donc, au lieu de garder un "monsieur numéro un" monsieur numéro deux", j'ai inséré une femme : Marie Parouty. Avec deux personnages, on obtenait un effet de ping-pong et le public aurait pu être fatigué de voir les deux mêmes. A trois, on peut tourner et avoir des sketches intermédiaires pour changer les équipes.


TM : Est ce vous avez été obligé d'adapter le texte en conséquence ?

CL : Je n'ai rien changé, mais j'ai défini l'ordre des sketches. Celui de l’édition papier ne me convenait pas pour le spectacle, car je pense qu'il faut entrer graduellement dans l'histoire.


TM : Finalement, ces histoires sont-elles écrites pour faire rire ou pour délivrer un message ?

CL : Pour faire rire à travers une angoisse. Si on rit simplement de l'histoire, c'est bien, mais si en plus on sent à quel point l'angoisse est présente, c'est mieux. Pour déclencher un fou rire, il n'y a rien de tel que l'interdit, comme à l'école ou à l'enterrement de quelqu'un.


TM : Comment avez-vous dirigé Sébastien dans son propre spectacle ?

CL : II est auteur et aussi acteur. Et il a écouté toutes mes propositions. D'autant plus que le travail de répétition a été long, car même si le spectacle a l'air très simple, le texte est écrit comme une musique, et il faut le respecter précisément. Donc, cela demande du temps.


TM : Est-ce une récréation pour vous de travailler sur ce texte ?

CL : Non, pas du tout. Je n'ai pas souvent monté de spectacle drôle et je ne veux pas faillir. Donc, cela m'a demandé autant de concentration, voire plus de remises en questions que d'habitude. C'est une prise de risques.


TM : En travaillant avec Sébastien et Artus qui sont connus par le biais de la télévision, n'avez pas peur d'être accusé de choisir la facilité ?

CL : Jean-Michel Ribes a fait l'émission "Palace" et ça ne l'a pas empêché d'être nommé directeur du Rond-Point et d'accompagner les auteurs contemporains. On ne peut pas demander aux gens d'être monolithiques, car il faut pouvoir bouger. Je suis metteur en scène d'opéra, de cirque et de théâtre... J'ai aussi réalisé "Oscar et la dame rose" pour la télévision avec Danielle Darrieux. Je ne vois pas pourquoi on me demanderait de faire mon choix. Chaque discipline enrichit mon travail sur les autres : le cirque a rendu mon travail sur le corps plus aiguisé, l'opéra m'a permis de renforcer mon accès à la musique.  (...)

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