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Mises en scène ...

A suivre ...

F-X

de Michael STAMPE, avec Jérôme PRADON

Théâtre du LUCERNAIRE

Dans la chambre noire de son appartement-refuge, F-X exhibe son anatomie. Gros plan après gros plan, il la jette en pâture sur Internet comme autant d’aveux de solitude.


Son lit, comme un ring, devient le lieu de tensions intimes qui fascine ses spectateurs internautes.

F-X s’adresse au monde entier, hurlant à sa manière sa quête d’amour sous la lumière des flashes qui éclairent ses autoportraits.


F-X avance avec obstination sur la voie de sa propre reconstruction. Car il a pour projet un incroyable chef d’oeuvre fait d’images de lui-même et de souvenirs cachés…


Jérôme PRADON interprète ce personnage à fleur de peau dont les cicatrices sont autant de souvenirs liés au parcours d’un jeune homme devenu adulte qui utilise tous les codes d’une sexualité provocante pour exister mais aussi pour émouvoir par sa franchise et sa détermination.


C’est un réflecteur de lumières que nous tend François-Xavier : F-X.


Christophe Lidon

"Dès les premières minutes tout semble dit mais la force de F-X, de Michael Stampe, est de dévoiler sa complexité couche après couche, comme on épluche un oignon, et avec le même risque lacrymal. Car la crudité du texte et la nudité de l'acteur contrastent avec l'extrême délicatesse du propos.

F-X vit avec ses traumatismes, comme tout le monde, compose avec le monde, comme chacun. Mais il n'a pas renoncé à vivre et cherche à naître à lui-même, pas tant en assumant sa sexualité qu'en allant au bout de sa quête d'absolu.

Ce combat, c'en est un, donne à Jérôme Pradon, qui s'est illustré dans L'Opéra de Sarah (Molière 2009 du meilleur spectacle musical), l'occasion de montrer toute l'étendue de son talent. Ce qui n'est pas peu dire."


La Provence (21 juillet 09)

"LOURD D'EMOTIONS : Biopsie in vivo d'une sensibilité à fleur de nerfs ... Une pudeur surprenante ...

Le texte, première expérience dramatique de Michael Stampe, est précis, fin, parfois violent. ...

L’énergie et la sincérité de Jérôme Pradon ont fini par m’emmener loin, au travers d’émotions enfouies et profondes.

Le spectacle vient déterrer des petites boules que l’on avait oubliées, mais qui somnolaient, ne demandant qu’à jaillir. ...

La construction d’une intimité étonnamment juste."

Lestroiscoups.com (juillet 2009)

"Le spectateur, petit à petit, quitte son siège et rejoint le comédien dans son monde. Il ne le quittera plus. Pas même à la fin de la pièce. F-X est une de ces pièces qui se prolonge dans le cœur du public pendant des heures."

Avignews.com

"Le Festival Off est un lieu privilégié pour découvrir des auteurs dramatiques tels Emmanuelle Bataille ("Fille de "), Michael Stampe ("F-X"), Mathieu Beurton ("Les Amers") et quelques autres, malheureusement trop rares tant leur création à Avignon comporte de dangers".

Claude Bernard - La Marseillaise - 31 juillet 2009

 "Ombres et lumières du Festival d'Avignon - bilan 2009 - Hémorragie des spectacles du Off mais belle cuvée artistique".

"Début janvier, au Lucernaire, Jérôme Pradon sera "F-X", dans un monologue-confession dont l'âpreté contraste de façon saisissante avec les pattes d'eph d'Abba... Là encore, il se donne sans réserve, et déshabille avec pudeur le personnage qu'il interprète. (...)

Jérôme Pradon a accordé toute sa confiance à Christophe Lidon pour le guider dans l'interprétation sur le fil de cette partition à manier avec précaution. Ensemble ils ont composé un F-X dérangé, dérangeant, torturé, enfermé dans une quête de lui-même frôlant l'autisme. Comme à son habitude, l'acteur ne s'économise pas une seconde, il est tout entier F-X. Il est superbe !


Il vous faudra donc prendre la direction du Lucernaire, dès le 11 janvier prochain."

www.fousdethéâtre.com  décembre 2011

www.f-x-reflex.com

Festival d'AVIGNON -Théâtre du Chêne Noir du 7 au 29 juillet 2009

http://www.visioscene.com/bande-annonce/24528/F-X+

www.theatrorama.com

F-X
Sauvage et beau
10 janvier 2012, par Franck Bortelle


D’une brutale virilité et d’une bouleversante pudeur, la composition de Jérome Pradon confine à la grâce absolue. Un investissement corps et âme qu’a su magnifiquement canaliser Christophe Lidon à partir d’un texte puissant et dérangeant, cru et poétique sur les liens sacrés et sacrificiels de l’existence.


F-X a quelque chose des poètes du Parnasse, même si ses références se situent plutôt dans le quattrocento. Il faut que la beauté prime, et qu’importe si elle n’est pas comprise comme telle. Il aborde la photo sous l’unique déclinaison de l’autoportrait. Ou plutôt de « l’auto-photo », le portrait n’étant pas non plus sa figure de style. Pas assez apollonien, le visage n’est qu’une partie infime, de son corps. Sans mégalomanie, il voue aux rendus photographiques de son anatomie plus qu’une adoration : un culte. Et le cérémonial qui précède, la prise de vue, relève de l’acte sacré. Artiste pur, d’une pudeur où se mêlent un amour immodéré pour sa mère (il n’a commencé à exercer cet art qu’à la mort de celle-ci par risque qu’elle le voit à poil sur des photos) et le peu de cas qu’il fait de son visage, donc de son regard, le fameux miroir de l’âme, il va se raconter.

C’est Adam qui apparaît sous nos yeux. Ou le David de Michel-Ange. Enfin, une de ces beautés touchées par la grâce divine. Il nous explique avec frénésie son amour pour la photo. Chaque détail spatial et temporel est décortiqué, étudié, millimétré. Un examen quasi clinique. C’est une gestation, dit-il. Il sera souvent question de cordons, ombilical et autres, comme un lien impérieux qui seul le relie encore aux hommes pour le meilleur et pour le pire. Dans l’espace réduit de sa chambre, le lien symbolisé par le cordon reliant sa main à l’appareil photo, afin d’éviter par « un geste net et sans bavure », l’usage du retardateur. Dans l’espace infini, universel et sans frontière, le lien que fournit l’internet pour diffuser ses images. Entre les deux, il n’y a qu’un pas.


Un texte multiple

Net et sans bavure… C’est l’impression que suggère la lecture du texte multiple de Michael Stampe. Avec une certaine radicalité qui pourra déranger, sont évoquées aussi bien l’homosexualité, aux antipodes des images communément véhiculées, que la névrose obsessionnelle et rageuse, loin pourtant de l’hystérie criarde qui transformerait la scène en gueuloir. Il y a beaucoup de cynisme dans ce texte-là et de facto beaucoup de dignité. Pas vraiment d’empathie non plus car le personnage ne cherche pas à ce qu’on s’identifie à lui. Et pourtant, le réalisme criant de certaines situations nous saisit. Frontalement. De manière presque animale. Son cul est à tout le monde, son cœur n’est à personne. Car ce cœur, brisé s’est claquemuré dans cet amour du beau. De beauté, ce spectacle en est inondé. Outre la sculpturale plastique de Jérome Pradon, la magnificence de la mise en scène et en lumières de ce texte vont converger vers le prix d’excellence. Une chambre transformée en studio (photo, bien sûr), un escabeau où se déroulera un final apothéotique. Une épure absolue qui met en valeur le texte et son comédien. Il n’y a plus qu’à se laisser porter. Violenter aussi un peu. Mais de cette violence stylisée et verbale qui se met au service de l’indéniable poésie dont regorge ce texte que transcende ce superbe comédien. Chic et choc.

  

F comme fureur, X comme de vivre ?


Un homme nu, un lit défait. J'ai commencé par m'inquiéter, l'autisme érotique dans l'art, la parade exhibitionniste virile, j'en ai par-dessus la tête.

Et puis la voix a rempli le petit théâtre, et la lumière a sculpté la voix.

L'auteur, le metteur en scène, l'acteur semblent s'être si intimement liés qu'il m'est bien difficile de repérer ce qui revient à qui. En tout cas, de cette alliance nous parvient une histoire tragiquement banale : le désespoir absolu d'un enfant exposé au meurtre d'âme. Et sa résistance. Farouche. C'est l'enfant combattant qui nous prend à témoin à travers les muscles puissants de l'adulte devenu, qui lutte pour sa vie, qui n'a pas renoncé à être aimé, qui cherche par tous les moyens qu'il trouve à obtenir ce à quoi il a droit. Les déceptions sont amères et répétées. Mais il ne lâche pas. C'est ce qui m'a le plus émue dans ce spectacle brutal et sensible, "l'aventure obstinée" de l'amour et de sa quête.


Marie-Christine Moulier

«F-X»|©D.R.

Les Trois Coups


Initiales F-X

«F-X», ce sont deux lettres qui apparaissent en page d'accueil d'un site internet montrant les photographies dénudées d'un homme à fleur de peau, des autoportraits exclusivement.

Ces deux lettres sur fond noir constituent sans doute l'ébauche d'une identité mise en croix, mais seulement en forme d'initiales impersonnelles : comme sous X, ou classées X.

Ce diminutif est le nom du héros, mais peut-être aussi - au jeu des sonorités - le «fix», la dose, le «shooting» addictif réalisé presque en extase et dont il va être question.


Ce personnage plus qu’ordinaire, comptable rigoureux ne laissant exploser ses désirs que la nuit, semble ne pouvoir se dévoiler que dans l’espace confiné d’un studio vide. Se cacher pour s’exposer, tel semble être sa seule possibilité. Mais ceci est doublé d’une quête : celle d’un frémissement de vie, d’un cheminement esthétique envers et contre tout, la rage au ventre.

Dans une scénographie essentiellement composée de lumière et de pénombre, Jérôme Pradon porte une parole qu’on sent fébrile, dans l’urgence d’être partagée. Se donnant sans retenue, il s’approprie un monologue parfois proche de la logorrhée, mais jamais pathétique. Un texte subtil qui laisse deviner des accidents de parcours, des fêlures ténues, l’envie de donner un coup de pied majestueux dans les non-dits. Et cela tape juste, aussi bien dans le rire que dans les passages sombres.

Nerveux, comme sur un ring, l’acteur mène un combat. La violence du flash, à la manière d’un uppercut, nous dit mieux que tout comme cet autoportrait se met au monde dans la douleur. L’objectif de l’appareil devient une arme qui n’hésite pas à mitrailler. Rien n’est lisse, et la chair est passée au crible pour mettre au jour le grain, les cicatrices, tout ce qui forme la calligraphie et l’histoire de ce corps.


L’insomnie, la solitude et l’exhibition Un lit comme décor central – omniprésent objet sexuel – et un ordinateur portable qui jonche le sol sont les parfaits représentants d’un mal moderne en forme de trinité sacrée : l’insomnie, la solitude et l’exhibition. Trois thèmes omniprésents pouvant résumer le calvaire des trentenaires urbains en mal de vivre. Ici, Internet n’est pas une fenêtre sur le monde, mais plutôt le révélateur de l’angoisse du héros, angoisse de ne pas être perçu et de ne pas savoir toucher.

Sur écran, il n’y a pas mieux d’ailleurs : juste d’autres solitudes qui souffrent et assouvissent des pulsions, peu soucieuses de rechercher le sous-texte crypté dans l’œuvre du photographe. Une œuvre qui n’a d’ailleurs peut-être pas d’autre vocation que celle d’exister de biais, mais d’exister avec beauté.

La proximité du public fait de cette pièce un objet intime, que des flashs lacèrent parfois, ramenant le spectateur à la position du voyeur. Inconfortable, frontale et épurée, la mise en scène fait ressortir le charisme de Jérôme Pradon, et donne un écho percutant à certaines anecdotes. Est-ce que cette histoire est sordide ou étrangement familière ?

Dans une époque d’automise en scène de nos vies, F-X éclaire un phénomène social, un besoin de visibilité qui se chiffre au nombre de commentaires plus qu’à la qualité du regard. Il ne s’agit en rien d’un jugement de valeur, mais plus d’un éclairage sur le prix à payer. Pour être dans la lumière, peu en importe la source, il faut jouer sa peau. Démonstration limpide et exécutée avec bravoure.

Aurore Krol

Pariscope  - semaine du 18 au 24 janvier